« Si un bureau en désordre est le signe d’un esprit en désordre, alors que devons-nous penser d’un bureau vide ? » (Einstein)
On imagine généralement que les bureaux minimalistes et sans papier sont la tendance actuelle, avec une place pour tout et chaque chose à sa place. Mais pour les esprits créatifs, cela pourrait être la pire façon de travailler. La combinaison d’études récentes et de preuves provenant des plus grands créatifs du monde montre qu’une quantité suffisante de désordre sur votre bureau peut vous aider à accroître votre créativité, à défier les conventions et même à être plus productif.
La psychologue Kathleen Vohs, s’est demandé si le désordre avait un but social. Autrement dit, être rangé est associé au « respect des normes sociétales » et être désordonné signifie se détourner des conventions sociales et essayer quelque chose de nouveau.
Elle et son groupe ont décidé de tester cette hypothèse. Des individus placés dans un bureau bien rangé et un autre groupe placé dans un bureau en désordre ont été soumis à toute une série de questions ou d’exercices. Conclusion : les personnes présentes dans la pièce en désordre étaient beaucoup plus créatives. Des chercheurs de l’Université Northwestern ont essayé la même chose et ont trouvé des résultats similaires.
Les adeptes du « chaos bureaucratique » peuvent se targuer d’être en bonne compagnie. Einstein n’était certainement pas le seul à trouver qu’un bureau en désordre était un bureau productif. Mark Twain en était un autre qui a choisi de ranger le moins possible. Steve Jobs était, curieusement, du genre très désorganisé. L’homme qui a fait plus que tout autre pour rationaliser et désencombrer nos espaces de travail était heureux dans un bureau rempli de papier, et où les étagères regorgeaient de livres sous tous les angles, et pourtant il a créé tout en aluminium poli et Mac !
Et que dire de Mark Zuckerberg ? Même si l’encombrement n’est pas aussi extravagant que celui d’Einstein, ce n’est pas ce que l’on imagine pour quelqu’un qui vaut 35 milliards de dollars. Cela ressemble cependant au bureau d’un homme trentenaire, et son environnement montre qu’il est plus intéressé par le travail que par le statut. A méditer !
Pourtant, il doit y avoir un juste milieu entre respect conventionnel et créativité.
Juste assez de désordre pour garder votre cerveau occupé, mais pas assez pour qu’une fois votre moment eurêka arrivé, vous passiez cinq minutes à chercher votre crayon et oubliez ensuite ce que vous alliez faire en premier lieu. Il n’y a pas de désordre parfait !
Hubert Ackermann